Le budget voté par la communauté de communes de Lacq-Orthez pour l'année 2016 a pour volonté d'agir sur le développement équitable du territoire. Yves Salanave-Péhé, Vice-président aux affaires financières et au budget, nous explique les choix des élus et nous présente les actions emblématiques que la CCLO va engager cette année.

 

Dans un contexte budgétaire contraint, quel état d’esprit a présidé à l’élaboration de ce budget ?  

Tout d’abord, nous avons souhaité voter le budget en décembre de l’année N-1 pour l’année N pour permettre son exécution dès le mois de janvier. Dès lors, le principe de l’annualité budgétaire, que l’on peut résumer par la formule « le budget est voté tous les ans pour un an », est pleinement respecté avec une exécution du budget sur les 12 mois de l’année.
Après, si je devais qualifier ce budget avec deux adjectifs, ils seraient : communautaire et solidaire. Car c’est dans cet esprit que nous avons travaillé et c’est le sens qu’il faut donner aux priorités qui s’expriment dans ce document. Il est l’outil d’une politique commune qui va nous permettre d’agir pour le développement équitable de ce territoire. Nous avons une obligation de solidarité entre nos 61 communes. Tous nos choix en témoignent, jusqu’à l’enveloppe de fonds de concours destiné aux projets communaux : nous l’avons dotée de 1 million d’euros.

Quelles en sont les idées-forces ?  

Pas de hausse de la fiscalité car les ménages comme les entreprises ne le supporteraient pas, des dépenses de fonctionnement stables et un budget d’investissement qui reste consistant quoiqu’en baisse. Compte tenu de la conjoncture générale des finances publiques - qui contraint notre budget via la baisse des dotations de l’Etat et l’augmentation de l’impôt de solidarité entre les communes (FPIC) - notre collectivité s’en sort plutôt bien. L’avenir n’en demeure pas moins préoccupant avec la baisse des dotations de l’Etat et la croissance des dépenses liées aux évolutions en cours.

Nous avons porté nos efforts sur les dépenses de fonctionnement qui baissent. Peu, mais elles baissent, en tout cas cette année. Et vu que nous augmentons le service à la population - avec l’intégration de toutes les crèches du territoire - l’effort est notable.

 

Quand il y a moins d’argent, il faut faire des choix, dégager des priorités. Quelles sont-elles ?  

Le soutien au développement économique demeure au premier rang de nos préoccupations. Même avec un investissement réduit, nos choix se portent sur l’économie en général et l’investissement immobilier au service des entreprises en particulier. Notre participation aux organismes de développement économique tels que le pôle de compétitivité AVENIA, le GIP Chemparc, le Bureau de Développement Economique, l’Aéroport, etc., reste à l’identique et permet une action transversale sur des pans entiers de l’économie locale, avec effet de levier.

De même, les liens privilégiés avec l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, concrétisés par une convention pluriannuelle d’un montant de 400 000 €,  rendent possible des coopérations avec l’industrie. Les aides aux artisans et aux commerçants - via l’OCM, la plateforme d’initiative locale ou l’ADIE - sont évidemment maintenues.

 

Côté aménagement, des grands travaux sont-ils programmés ?  

Suite à une forte demande des maires des 61 communes, nous avons fait le choix de remettre au centre de nos compétences l’entretien de la voirie communale (1 400 km sur l’ensemble des 61 communes). C’est une manière d’agir sur le bien commun,  mais surtout, car c’est essentiel pour nous, pour la sécurité des habitants.

Le budget 2016 s’articule donc autour de deux blocs de dépenses majeures, à savoir 1 800 000 € consacrés à la modernisation des revêtements routiers et 800 000 € alloués au démarrage du programme des aménagements urbains à Orthez.

Ces crédits seront utilisés pour des travaux confiés aux entreprises et seront donc injectés dans le tissu économique local. Il est également important de noter que pour ce poste, nous recevrons l’aide du Conseil départemental. Nous attendons en effet  876 000 € dans le cadre du contrat de territoire dont nous venons de signer l’avenant.

 

Moins de dotations, plus d’impôts; les services à la population vont-ils pâtir de la conjoncture ?  

Certainement pas ! On peut même dire que les services augmentent puisque, depuis le 1er janvier, notre collectivité a intégré la crèche d’Artix et s’est substituée aux communes de Mourenx et de Monein dans l’exercice de cette compétence pour leurs crèches associatives.

Par ailleurs, 1 700 000 € sont affectés au programme de construction de la nouvelle crèche d’Orthez.

Vous le voyez, le budget 2016 confirme notre choix à exercer pleinement la compétence « petite enfance » à l’échelle de la communauté de communes.

Quant aux autres services, ils seront exercés, pour la plupart,  au même niveau d’exigence qu’en 2015. Concernant la gestion des déchets, 2016 sera marquée par l’extension des consignes de tri, ce qui va nous obliger à investir dans de nouveaux bacs, plus grands. 300 000 € ont également été budgétés pour lancer un programme de travaux de remise aux normes des déchetteries de Ramous et d’Orthez. Des subventions de l’Ademe et du Conseil départemental ont déjà été notifiées.

 

Et le MI[X]*, on en parle ? 

Plus que jamais puisque c’est l’année de son ouverture ! Grâce aux réseaux que nous avons mis en place ces dernières années - notamment de bibliothèques -, cet équipement diffusera ses services sur la totalité du territoire. Il est véritablement à la hauteur de nos ambitions pour offrir à tous le même accès à la culture et participer à améliorer la qualité de vie sur ce territoire.

 

Et en matière d’attractivité, l’habitat occupe une place importante.

C’est vrai, si les facteurs d’attractivité sont multiples,  les questions de logement préoccupent particulièrement nos concitoyens. C’est pourquoi, nous avons lancé un Plan Local de l’Habitat qui va fixer les grandes lignes de notre action pour les 6 années à venir. C’est un programme ambitieux et volontariste qui prévoit la production de 1 935 logements jusqu’en 2022.

 

Au lendemain de la COP 21, la CCLO est-elle préoccupée par les questions environnementales ?  

La lecture du budget 2016 vous en apporte la réponse : 350 000 € sont affectés aux aides « Habitat et Energie », sans compter les efforts déployés pour réaliser des économies d’énergie dans le domaine de l’éclairage public*. Toutes nos décisions vont dans le sens d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre et des économies d’énergie. Nous sommes en train d’élaborer, comme la loi nous y oblige, le Plan Climat Air Energie qui mettra en avant toutes nos actions de lutte contre le réchauffement climatique.

 

* Maison Intercommunale des Cultures et des Sciences à Mourenx

 

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