Recherche - Production - Emploi : un tryptique gagnant

par Jacques Cassiau-Haurie, Président de la CCLO de 2014 à 2020, et Jean-Pierre Dubreuil, Vice-président délégué à la recherche de 2014 à 2020.

Le sait-on assez ? Le Béarn possède un potentiel de recherche et développement peu commun.

Les centres de recherche privés sur les géosciences, la chimie, l’énergie, l’aéronautique concentrent des milliers de chercheurs et la recherche publique est reconnue internationalement avec ses 478 enseignants-chercheurs. Le territoire de la communauté de communes de Lacq-Orthez (CCLO) accueille le GRL d’Arkema, le PERL (Total) ainsi que des centres de Recherche & Développement chez Toray Carbon Fibers Europe, M2I, OP System, Scyll’Agro, Nankai Plywood, des laboratoires départementaux, des sociétés informatiques et les plateformes de transfert technologique Canoé et Chemstart’up qui regroupent plus de 400 docteurs, ingénieurs de recherche et techniciens. 5 thèses en moyenne sont réalisées, chaque année, sur un sujet en lien avec les sociétés ou thématiques intéressant le territoire.
80 étudiants, dont la moitié dans la filière de la chimie, font des stages dans les entreprises ou collectivités. Enfin, 30 contrats de recherche ont été signés entre les entreprises du bassin et l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA).

Les collaborations entre ces sociétés, les universités et la CCLO sont aussi nombreuses que variées : ce sont des laboratoires avec des équipes mixtes, des thèses de recherches, des emplois de post-doctorants, des stages étudiants mais également des financements croisés pour l’achat de matériels analytiques, la participation à la construction et au fonctionnement de pilotes (oxydation super critique, torréfacteur de biomasse, etc.), la création de laboratoires adaptés aux risques technologiques, des aides publiques à la recherche et la collaboration étroite avec l’UPPA dans le cadre d’une convention quadriennale.

Un potentiel de recherche et développement peu commun

Une de nos contributions les plus originales a été la construction de la plateforme technologique Chemstart’up avec des industriels, les collectivités territoriales et le GIP Chemparc. Elle accueillera cette année 40 chercheurs privés et publics répartis dans 5 sociétés.

Nous concevons donc le rôle de la CCLO comme un assemblier, un catalyseur de volonté pour donner de l’efficacité à l’économie locale avec comme finalité l’emploi. La mise en relation de sociétés qui développent des programmes de recherche sur notre territoire, en associant les prestataires de services, avec les laboratoires de l’UPPA et l’apport d’aides publiques couplées à des politiques économiques sont des enjeux majeurs pour le développement productif.
Nos thèmes prioritaires pour la recherche, en concertation avec la Région Aquitaine, se portent vers la chimie, l’énergie et les matériaux. Ils se déclinent plus précisément dans les secteurs de la thiochimie, des polymères, de la chimie verte, du stockage et de la conversion d’énergie, des matériaux et de la pharmacie. Ont encore été ciblés des thèmes de recherches autour de l’économie/gestion (dont l’économie circulaire), l’aménagement du territoire et le patrimoine.

Une volonté et des exigences

Nos choix sont volontaristes. Nous croyons au développement de filières industrielles complètes sur nos sites industriels.

La filière carbone peut et doit se compléter vers l’aval. L’utilisation de la biomasse, comme nouvelle matière première, ouvre la voie à la chimie verte, aux matériaux biosourcés. Le stockage de l’énergie, avec des procédés nouveaux, constitue une rupture technologique qui peut générer l’implantation d’une nouvelle activité sur des terrains industriels déjà disponibles. Nous croyons aussi à la diversification industrielle sur des zones non Seveso et à la construction d’un pôle tertiaire à Orthez et ses communes limitrophes.

Pour cela, notre communauté ne ménage pas ses efforts. En totale collaboration avec la Région, le Département et le GIP Chemparc, nous poursuivons des discussions avec des acteurs industriels déjà implantés sur les sites chimiques et qui détiennent une partie de l’avenir par leurs décisions de politique industrielle. En effet, notre volonté doit se conjuguer avec celle des grands groupes industriels présents qui peuvent apporter innovations technologiques et investissements. C’est le cas, par exemple, d’Arkema, Toray, Abengoa, Novasep, la Sobegi et à travers elle, du groupe Total. Aucun effort ne sera ménagé pour que soit maintenu l’équilibre économique des plateformes industrielles dont dépend l’essentiel de l’emploi industriel du bassin.

Nous préparons l’avenir. Et pour cette raison, nous avons beaucoup d’exigences.