La société de Sauvelade 3C Metal va coconstruire la station océanographique internationale Polar POD. Une aventure hors normes, digne d’un roman de Jules Verne !

Audacieux, unique, ce projet qui enthousiasme aujourd’hui la communauté scientifique a germé voilà dix ans dans l’esprit de l’explorateur Jean-Louis Étienne. Telle une station spatiale des mers, cette plateforme océanique dérivante (POD) va parcourir l’océan Austral durant trois ans, portée par les seuls courants marins afin d’y mener une campagne clé pour le climat.

Mesures du C02 dissout par les eaux du pôle Sud, inventaire de la vie marine et de la pollution seront analysés au fil des quatre saisons, par une équipe qui se relaiera à bord tous les deux mois. Difficile d’accès, vaste, déchaîné, cet océan encore méconnu absorbe près de la moitié du CO2 d’origine humaine, principal gaz responsable du réchauffement climatique. C’est dire si ces données sont attendues. Alors que 43 institutions de 12 pays sont engagées dans l’aventure, elles seront partagées aux chercheurs et au public du monde entier.

La construction d’un ovni des mers

Bâtir un vaisseau capable d’affronter les cinquantièmes hurlants et leurs vagues les plus hautes de la planète (jusqu’à 36 mètres !) : l’affaire tient du défi technologique. Pour le relever, c’est l’entreprise 3C Metal qui sera sur le pont. Son président Philippe Boy nous raconte les coulisses de ce chantier "iconique et plein de challenges, qui fait la fierté de nos équipes."

Dirigée par l’Ifremer, propriétaire du Polar POD, en partenariat avec le CNRS et le CNES* pour la coordination scientifique, la construction de cet ovni des mers a été confiée mi-2022 au groupement formé par 3C Metal et les chantiers navals Piriou.

"Cela faisait des années que nous étions en contact avec Jean-Louis Étienne, passionnés par son projet, nous confie Philippe Boy. Alors quand l’Ifremer a lancé l’appel d’offre début 2021, nous avons mis nos compétences en commun avec les bretons Piriou. Le savoir-faire de nos deux entreprises françaises et la présence d’ateliers de 3C Metal en Afrique du Sud, là où partira l’expédition, nous ont permis de remporter ce marché public à la saveur toute particulière."

* Ifremer (Institut français de recherche marine), CNRS (Centre national de la recherche scientifique), CNES (Centre national d'études spatiales).

Une prouesse made in Lacq-Orthez

Créée en 1995 à Sauvelade, la société spécialisée dans la chaudronnerie et la tuyauterie haute pression a commencé par travailler pour l'industrie gazière et pétrolière.

"Depuis plusieurs années, nous nous diversifions fortement vers les industries marines et les énergies renouvelables. En France, nos clients sont surtout dans le grand Sud-Ouest, notamment le bassin de Lacq qui bénéficie d’un fort tissu économique. Nous les approvisionnons depuis Sauvelade, notre siège et atelier qui emploie 50 personnes. Mais comme nos fabrications ne se transportent pas par avion, nous nous sommes développés au fil des ans en allant au plus près des zones d’opération. Aujourd’hui, nous comptons 480 collaborateurs de 18 nationalités sur 4 continents."

Polar POD, la future plateforme océanographique 

Signe d’une époque, et d’un bassin de Lacq en transition, le savoir-faire gazier entre ici au service de l’écologie.

Navire vertical haut de 140 mètres, dont 80 sous la surface, Polar POD entend résister aux plus furieuses tempêtes et assurer la stabilité des passagers grâce à sa technologie d'acier, conçue pour ne pas entrer en résonance avec les vagues. Son tirant d'eau pris dans les eaux profondes et stables lui permettra d'échapper à l'agitation de la houle. Vaisseau à énergie positive, n'utilisant que les courants et le vent pour naviguer, son électricité sera produite par l'éolien et le solaire.

Aujourd'hui encore en pleine phase d'études, l'équipe de 3C Metal va mener ce chantier pendant 2 ans. Le grand départ de la folle expédition est prévu fin 2024. Bon vent !

 

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