Les produits phytosanitaires sont définis comme des préparations chimiques contenant une ou plusieurs substances actives utilisées pour protéger les végétaux des organismes considérés comme nuisibles : plantes indésirables, insectes, champignons, etc.

On distingue plusieurs types de produits phytosanitaires en fonction de leur usage :

  • les herbicides contre les plantes indésirables,
  • les fongicides contre les champignons,
  • les insecticides contre les insectes ravageurs,
  • les rodenticides contre les rongeurs,
  • les nématicides contre les nématodes,
  • les taupicides,
  • etc.

La notion de pesticides couramment employée regroupe au sens strict les produits phytosanitaires, les produits biocides, les antiparasitaires vétérinaires et humains.

Sur les 10% de substances actives évoquées, 20% des utilisateurs sont des professionnels : collectivités, SNCF, sociétés d’autoroutes, aéroports, golf, etc. Les services techniques des collectivités sont les premiers utilisateurs de produits phytosanitaires en zone non agricole.  Les 80% restants des utilisateurs sont les particuliers (jardiniers amateurs).
Le risque élevé en collectivité vient du fait qu’une grande proportion des surfaces traitées correspond à des surfaces (trottoirs et caniveaux, parkings, pieds de murs, barrières et clôtures, etc.) en revêtement imperméable (bitume, enrobé, dallage, etc.).
L’imperméabilité de ces surfaces associée à la connectivité des zones urbaines à des points d’eau ou des réseaux d’évacuation des eaux pluviales facilitent le transfert rapide vers les eaux de surface via le ruissellement.

 

En chiffres  

  • 3ml de produits phytosanitaires, soit l’équivalent d’un bouchon de stylo, peuvent rendre impropre à la consommation une portion de cours d’eau d’une section de 1 mètre de large sur 10 km de long ; soit l’équivalent de 277 piscines de 36 000 litres ; encore équivalent aux besoins en eau de 13 698 personnes pendant 1 an.
  • En 2013, 17 millions de français utilisent des produits phytosanitaires dans leur jardin ou leur potager. Un million d’hectares de jardins privés ou collectifs reçoivent chaque année 5 000 tonnes de produits phytosanitaires (herbicides, fongicides, insecticides) - Source : Agence de l’eau.

 

Les effets des pesticides sur la santé et l’environnement

Les substances actives contenues dans les produits phytosanitaires sont dangereuses pour la santé humaine et l’environnement.

Le risque sanitaire concerne à la fois les utilisateurs de produits phytosanitaires et les non utilisateurs. Les premiers sont concernés par un risque d’intoxication directe par voie cutanée et respiratoire. Pour les non utilisateurs,  le risque est d’autant plus élevé que l’exposition coïncide avec la période d’application des produits phytosanitaires par les professionnels. Les effets peuvent être aigus lors d’une exposition courte mais forte : c’est le cas par exemple lors d’un empoisonnement accidentel survenant chez les jardiniers amateurs ou de mauvaises manipulations durant la préparation ou la pulvérisation du produit phytosanitaire par l’applicateur professionnel. Les effets les plus néfastes surviennent suite à une exposition faible mais régulière. On parle alors de toxicité chronique. De nombreuses pathologies sont liées : cancer, baisse de la fertilité, association avec des maladies neurodégénératives comme Parkinson, maladies congénitales, etc.

La réduction des produits phytosanitaires est un enjeu sanitaire et environnemental.